Tribune. Au mois de mars, à peine quinze jours après la clôture de la réunion des « deux assemblées » de Chine, les présidents de trois pays africains, le Cameroun, la Namibie et le Zimbabwe, se sont successivement rendus en Chine.
Ces trois pays ont exprimé leur espoir de renforcer la stratégie de développement de leur pays et manifesté leur ferme volonté de s’associer au projet « B & R » (One belt, one road) de coopération économique sur la Nouvelle route de la soie avec la Chine. La Chine s’est en outre engagée à élever les relations avec la Namibie et le Zimbabwe au niveau du compagnonnage pour une coopération stratégique totale. On peut affirmer que la visite des trois présidents a inauguré l’« année de l’Afrique » en Chine en 2018.
Dans l’histoire, la Chine et les pays africains ont subi les violentes agressions et gouvernances coloniales et ont mené des luttes de libération contre l’impérialisme et le colonialisme jusqu’à leur indépendance. De nos jours, ils participent en profondeur à la mondialisation et portent la revendication commune d’un développement économique durable. Pour cette raison, chacun considère ses partenaires comme une chance de développement et un point d’appui important de sa stratégie internationale.
La Chine a besoin de l’Afrique comme l’Afrique a besoin de la Chine. La création en l’an 2000 du « Forum de la coopération sino-africaine » a servi de plate-forme stratégique institutionnelle pour le renforcement des échanges bilatéraux, de la communication et de la coopération entre la Chine et l’Afrique, ce qui a permis à la coopération sino-africaine, dans les dix-huit dernières années, de connaître un développement rapide et multiforme.
La Chine devant les Etats-Unis
Depuis la création de la République populaire, ce fut la période qui a connu le développement des relations sino-africaines le plus rapide. Depuis 2009, la Chine a dépassé les Etats-Unis, en tant que premier partenaire commercial de l’Afrique. L’Afrique est aussi devenue pour la Chine le troisième marché d’investissements extérieurs et le deuxième marché pour la création d’entreprises dans le monde. Au milieu de l’année 2016, le montant global des investissements de la Chine en Afrique a atteint 10 milliards de dollars avec 3 100 entreprises chinoises qui ont investi et opèrent en Afrique.
Si l’on compare avec la coopération entre l’Occident et l’Afrique, le développement des relations sino-africaines, mis à part l’héritage historique fondé sur le respect mutuel et la valeur de leur complémentarité, se caractérise aussi par le fait que les entreprises et le gouvernement chinois prennent surtout en compte les opportunités et le potentiel de développement illimité de l’Afrique, et ne considèrent pas ce continent comme un fardeau ou un « terrain à risque ».
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